Actualité. Le Musée Clapisson

Le Musée Clapisson
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Clapisson, qui est mort dernièrement, était né à Naples en 1808 d'un père attaché au service du roi Murat. Il habita cette ville jusqu'en 1815, époque où sa famille fut forcée par les événements politiques de rentrer en France. Admis au Conservatoire en 1830, dans la classe de violon d'Habeneck, il obtint le second prix en 1833 et consacra ensuite deux ans à l'étude de l'harmonie, du contre-point et de la composition. Il donna en 1838 à l'Opéra-Comique la Figurante qui obtint un grand succès, et successivement les années suivzantes la Symphonie, la Perruche, le Pendu, Frère et Mari, le Code noir, les Bergers trumeaux, la Cornemuse, etc. À l'Opéra, Clapisson fit jouer Jeanne la Folle qui n'eut que neuf représentations, et au Théâtre-Lyrique, la Promise, un des meilleurs rôles de madame Cabel, Dans les Vignes, la Fanchonnette, Margot et enfin Madame Grégoire.

Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1847, Clapisson était membre de l'Institut depuis 1854 et avait succédé à Halévy comme secrétaire perpétuel.

Clapisson n'était pas seulement un compositeur remarquable et un savant professeur. C'était aussi un collectionneur passionné autant qu'éclairé. Il chercha avec une infatigable persévérance les instruments de musique du moyen âge et de la renaissance et il réunit à grands frais une collection précieuse. Voulant que son œuvre fût durable, il céda sa collection à l'État moyennant une somme de 30 000 fr., plus une pension réversible en partie sur la tête de sa femme et enfin le titre de conservateur du musée qu'il installa dans les bâtiments du Conservatoire de musique.

Nous donnons aujourd'hui quelques spécimens des instruments curieux rassemblés par Clapisson. Ce sont  des castagnettes, un flageolet en terre cuite, provenant de l'Amérique du Sud ; une serinette ; un piano, dit des demoiselles d'honneur ; une trompe romaine ; un flageolet en ivoire ; un orgue chinois ; un oliphan ; une trompette marine et un instrument chinois.

Léo de Bernard