Ali-Baba de Lecocq

CHRONIQUE MUSICALE

Opéra-comique : reprise de Mireille. – Eden-théâtre : Ali-Baba, opéra-comique en trois actes et neuf tableaux, paroles de MM. Albert Vanloo et William Busnach, musique de M. Charles Lecocq. […]

Lorsqu’Ali-Baba fut monté à l’Alhambra de Bruxelles, il y a deux ans (car ce sont les belges qui ont la primeur de cet ouvrage), on assure que M. Lecocq, bercé par une décevante illusion, se serait écrié, au cours des répétitions :

« J’espère que ce sera mon Faust ! »

Nous laissons la responsabilité de la reproduction de ce cri du cœur à celui de nos confrères qui le confia alors à ses lecteurs.

L’aimable maestro qui, d’après la même source, aurait considéré Ali-Baba comme l’ « œuvre » de sa carrière artistique, ne s’est pas trouvé d’accord en cela avec le public parisien. Il est clair pour tous que, maintes fois, il a été mieux inspiré et que l’opérette dont l’Eden vient de nous régaler, ne saurait en aucune façon être considérée comme une « œuvre ».

On y trouve nombre de pages aimables et faciles révélant la verve bien connue et l’habileté de l’auteur de La Fille de Madame Angot ; mais cette partition ne saurait se comparer dans son ensemble, à celles qu’il a signées précédemment.

En somme, il est permis de se tromper lorsqu’on a le riche bagage de M. Lecocq, et d’ailleurs l’erreur n’est pas bien grave, car Ali-Baba, dont le livret reproduit assez exactement le conte bien connu des Mille et une nuits, constitue un spectacle très acceptable qui permettra à la direction de l’Eden, de monter à loisir un ouvrage plus résistant. […]

A.Boisard