Théâtres. Opéra-Comique. Djamileh
Théâtres.
Opéra-Comique. – Djamileh, opéra-comique un acte, de M. Louis Gallet, musique de M. Georges Bizet. Reprise du Médecin malgré lui, de M. Gounod.
L’Orient et le romantisme sentimental sont décidément de mode chez nos jeunes compositeurs. Après le Passant, Djamileh, et après Djamileh, on nous annonce la Princesse Jaune, de M. Saint-Saëns.
Ce n’est pas que nous nous plaignions de voir l’Opéra-Comique se mettre enfin à produire des œuvres contemporaines et françaises, car c’est en paraissant ainsi devant le public que nos jeunes compositeurs peuvent arriver à se connaître, à se former et à régénérer ainsi cette belle école française, dont la puissance dramatique a été jadis si célèbre et si glorieuse pour notre pays.
Non, bien au contraire. Mais si jusqu’à présent nous avons entendu des poésies charmantes, sur lesquelles des hommes de talent ont ingénieusement adapté des compositions pleines de goût et même, en certains cas, d’originalité, c’est en vain que nous avons cherché dans ces divers ouvrages le mouvement scénique et la variété de situations qu’exige si impérieusement le théâtre.
On dit le poème de Djamileh tiré de Namoura, de Musset. Franchement, à l’entendre, on ne s’en aperçoit guère : de jolis vers, beaucoup de couleur locale, voilà ce que l’on trouve dans ce livret, qui n’est, à proprement parler, qu’une poésie de longue haleine, dans laquelle il est impossible de trouver réellement un opéra comique.
M. Bizet a eu à subir cette fâcheuse influence, et si le mérite personnel de l’auteur des Pêcheurs de perles et de la Jolie fille de Perth, n’a pu suffire à sauver sa partition de la monotonie inhérente au poème, hâtons-nous de dire que cet ouvrage lui fait cependant honneur et qu’il a su tirer de ce sujet ingrat tout ce qu’on pouvait y trouver.
Les morceaux qui nous ont paru les plus remarquables dans cet ouvrage sont d’abord le chœur chanté dans les coulisses, Le soleil s’en va et la rêverie qui le suit : Dans la blonde fumée, que M. Duchesne a chantée purement et avec la morbidesse voulue ; un duo dont Mme Prelly a bien fait ressortir toutes les arabesques, un chœur fugué : Salut, seigneur Haroun, d’une bonne facture et très coloré, et enfin les couplets de Splendiano que M. Potel a fort bien détaillés.
Nous aurions bien aussi un mot à dire de Mlle Antonia, la jolie aimée, mai sa danse, trop charmante, a tant de couleur locale, que nous n’oserons aborder ce sujet, tellement il nous paraît scabreux. [….]
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publication date : 23/09/23