Opéra-Comique. Daniel

Mardi dernier, entre le Café du Roi et le Toréador, donné en remplacement de la Dame Blanche, par suite d’une indisposition subite d’Achard, MM. Ponsard, Grisy et Mlle Levieilli, de l’Opéra, ont aidé l’Opéra-Comique à remplir l’une des clauses de son cahier des charges, en chantant la cantate de M. Rabuteau, premier prix de Rome ex-aequo avec M. Winzweiller. Comme le Daniel de ce dernier, exécuté au théâtre Lyrique et dont nous avons parlé, le Daniel de M. Rabuteau promet plus pour l’avenir qu’il ne tient en réalité pour le présent. Sur l’ensemble assez terne de cette composition se détachent un trio d’une bonne sonorité et d’un heureux agencement mélodique et harmonique, ainsi qu’un finale bien soutenu et d’un style élevé. Rien de plus. Le sujet d’oratorio de Daniel n’a rien, il est vrai, de bien propre à élever l’inspiration. M. Rabuteau s’en est tiré du mieux qu’il a pu, et les qualités sérieuses que révèle son œuvre nous permettent d’espérer que ce jeune compositeur ne sera pas de ceux, dans la longue liste des anciens pensionnaires de la villa Médicis, dont tous les titres de gloire se résument dans les deux cantates académiques du départ et du retour.