Andante appassionato et Sérénade
Deux pièces pour violoncelle et piano
Si l’on connaît surtout Charles Lecocq pour ses opérettes à succès, l’Andante appassionato et Sérénade pour violoncelle et piano est l’un des rares exemples d’œuvres instrumentales dans lesquels il s’illustre. Lorsqu’il écrit cette pièce, éditée en 1900, il est un compositeur au faîte de sa gloire, et semble considérer le genre instrumental comme secondaire, après s’y être illustré pendant ses années d’étude. Cette œuvre est dédiée à Fernand Pollain, jeune violoncelliste fraîchement diplômé du Conservatoire de Paris, qui en assura certainement la création le 28 avril 1900, à Nancy. De l’art de Lecocq, on retient surtout les thèmes facilement mémorisables, l’efficacité formelle et orchestrale, la technique de la conduite dramaturgique. Pour autant, cette œuvre fait preuve d’une science de l’écriture parfaitement éprouvée : celui de la note juste. Dans ces Deux pièces pour violoncelle et piano, le compositeur travaille un matériau musical réduit, organisé en deux tableaux donnant à entendre une sérénade précédée d’un préambule lent et « pathétique », dans un grand geste conduisant vers la lumière. De l’Andante appassionato, on retiendra les différentes tentatives de construction de la grande phrase lyrique qui se déploie progressivement pour revenir finalement vers son identité de départ et sombrer vers le grave de la tessiture. La Sérénade semble être prise dans son sens le plus direct, celui d’une déclaration sensible, accompagnée par un piano doucement chaloupé. Si elle se permet quelque virtuosité, celle-ci n’est jamais ostentatoire et traduit en acte un beau geste ascendant et enthousiaste.