Andante et Scherzo op. 35 pour harpe et quatuor à cordes

Schmitt composa deux œuvres pour la harpe chromatique inventée par Gustave Lyon, patron de la firme Pleyel : Andante et Scherzo op. 35 (1906) et Deux Pièces pour harpe op. 57 qui existent aussi dans une version pour piano (1911). Il dédia sa partition de chambre à Hélène Zielinska, qui en assura la création le 16 mai 1908. À l’issue de ce concert, Pierre Aubry rappela les mérites de l’interprète dans le Bulletin français de la S.I.M. : « Le jour où une littérature classique de la harpe chromatique sera véritablement constituée, on devra se souvenir de l’activité et du rôle joué par M^lle Hélène Zielinska dans cette formation. [Elle] cherche à attirer à l’instrument qu’elle pratique les sympathies des compositeurs. » Schmitt exploite une grande diversité de formules, certaines mettant en valeur la spécificité du modèle Pleyel : dessins chromatiques, arpèges, sons harmoniques, mains alternées, larges accords de huit sons, lignes mélodiques cantabile. Le titre laisse attendre un diptyque calqué sur une scène vocale (air lent suivi d’un air vif). La structure est toutefois plus complexe. Si la harpe possède effectivement un rôle de soliste, le passage de l’Andanteau Scherzo s’effectue au moyen d’une accélération progressive. Les deux volets sont fondés sur un même matériau thématique subtilement transformé et la partition s’achève sur un rappel de la première partie. En 1955, l’éditeur Seca a publié une adaptation pour harpe à pédales qui a nécessité quelques modifications de détail, et surtout l’indication de nombreux et rapides changements de la position des pédales.