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Le Balcon

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Poème symphonique pour cordes vocales et instrumentales (deux violons, alto, violoncelle, contrebasse, baryton solo, trio de voix de femmes), 1924 ; poésie de Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal, XXXVII).

Par leur discours continu, les cinq cordes constituent la base structurelle et sémantique de l’œuvre ; elles assurent le prélude et le postlude, préparent et illustrent les éthos variés, les zones de lumière et d’ombre, les épisodes de fièvre charnelle ou de tendresse. Le trio vocal procède par séquences plus brèves sur la voyelle A et commentent la poésie, généralement en fin de strophe. La partie de Baryton est ainsi sertie dans une riche texture sonore qui l’annonce et la commente, la colore et l’exalte. Son rythme musical reproduit les inflexions vocales de la diction déclamée (emphase, douceur, fièvre ou violence), se dessine sur le geste évoqué (regard, caresse, fièvre, abandon), s’orne de figures vocales mimétiques à la manière des anciens madrigalismes (soleil, puissant, profondes…). « Mère des souvenirs, déesse des déesses » : le souvenir de l’aimée pesant sur tout le texte, trouve sa totale expansion dans l’ampleur exceptionnelle de la dernière strophe (64 mesures). Enserrée entre deux vers identiques, chaque strophe est à la fois le lieu clos d’une émotion particulière et la composante d’un vaste tableau. C’est bien ainsi que le musicien les a peintes, dans ce concentré de couleurs vocales et instrumentales en totale communion avec l’esthétique baudelairienne. Durosoir a réalisé une réduction pour voix et piano de cette œuvre la même année.

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