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Chant élégiaque

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Le Chant élégiaque est dédié à la grande violoniste Ginette Neveu après sa disparition dans un accident d’avion, sur les Açores. Le compositeur note, dans son carnet du mois de février 1950 : « Ce mois de février s’est écoulé sans histoire, avec un temps généralement froid et monotone. J’ai pendant ce temps écrit un Chant élégiaque à la mémoire de Ginette Neveu. Je me suis servi de la ligne mélodique de ma Berceuse funèbre [allusion à la Berceuse pour flûte et piano, 1934] dont j’ai complètement refait tous les dessous et toutes les lignes accompagnantes ; sans aucun doute, pièce de beaucoup supérieure à l’autre. » Le Chant élégiaque est le seul cas de récriture d’une œuvre. En 1950, la santé du compositeur s’est brutalement altérée. L’urgence d’écrire à la mémoire d’une grande violoniste a peut-être motivé ce choix de la récriture. La tonalité rare de sol bémol majeur campe une atmosphère recueillie, mais sans tristesse. Les deux instruments établissent leur dialogue sur des motifs communs, échangés et variés, flattant l’oreille par les aigus du violon et de la main droite au piano, tandis que la main gauche s’évade parfois à la recherche de couleurs plus sombres. Écrite par un violoniste à la mémoire d’une violoniste, cette pièce s’exprime dans les ressources les moins spectaculaires des instruments, dans l’esprit élégiaque propre à l’évocation de la mort.

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