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Une châtelaine en sa tour op. 110

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Pièce d’une singulière beauté, Une châtelaine en sa tour est le fruit de la collaboration de Fauré avec la jeune harpiste Micheline Kahn. Élève au Conservatoire d’Alphonse Hasselmans, un proche de Fauré, elle avait remporté son prix de harpe à 14 ans, en 1904, avec l’Impromptu composé par Fauré pour ce concours. En 1916, Micheline Kahn consulta le musicien pour savoir lesquelles de ses pièces pour piano pourraient être adaptées à son instrument. C’est dans l’automne 1917 que Fauré composa Une châtelaine en sa tour à son intention. La pièce est dédiée à la harpiste, qui la créa le 30 novembre 1918, lors d’une séance de la Société nationale de musique. Le titre du morceau est emprunté au poème de Verlaine Une sainte en son auréole, mis en musique par Fauré dans son cycle La Bonne chanson (1894) : « Une sainte en son auréole/Une châtelaine en sa tour/Tout ce que contient la parole/Humaine de grâce et d'amour ». La pièce illustre-t-elle le poème ? Est-elle plus précisément le portrait de Micheline Kahn ? Probablement un peu des deux. Loin de la virtuosité obligée de l’Impromptu, son écriture semble cultiver un imaginaire situé entre chevalerie, moyen-âge rêvé et fêtes galantes. Des arpèges du début se détache un simple motif de cinq notes (proche de celui d’Une Sainte en son auréole). Un second motif de doubles-croches lui succède, puis une section plus calme en accords, qui conduit au climax de la pièce, à nouveau en arpèges. Le thème principal revient en canon, avant une cadence formée de deux glissandos, qui amènent la dernière redite du motif principal, en harmoniques.

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