Children’s Corner
Pièces pour piano créées le 18 décembre 1908 au Cercle musical de Paris.
1. Docteur Gradus ad Parnassum – 2. Jimbo’s Lullaby – 3. Serenade for the Doll – 4. The snow is dancing – 5. The little Shepherd – 6. Golliwogg’s cake walk
Le 30 octobre 1905, Debussy devient père d’une petite Claude-Emma, bientôt surnommée Chouchou. Quelques mois après, il entame la composition de Children’s Corner, six pièces pour piano qu’il dédie à sa fille. D’une écriture légère et transparente, dénué de virtuosité, le recueil n’est pourtant pas à mettre entre les mains d’un instrumentiste débutant. C’est Harold Bauer qui en assure la création le 18 décembre 1908, au Cercle musical de Paris. Témoignage de l’anglophilie de Debussy (Chouchou avait d’ailleurs une nurse anglaise), Children’s Corner évoque des images susceptibles d’émerveiller un enfant (la neige qui danse, un berger jouant de la flûte) et met en scène ses jouets. Jimbo’s Lullaby (« La berceuse des éléphants ») a peut-être laissé des traces dans l’imagination de la petite fille puisque Debussy écrit à Caplet en 1911 : « Chouchou vient de terminer son premier poème symphonique pour chant, deux coupe-papier, piano ad libitum ; le dernier titre adopté est : L’Éléphant sur la branche. C’est extrêmement dramatique ! » Doctor Gradus ad Parnassum reprend le titre d’un traité de contrepoint de Johann Joseph Fux (1725) et fait surtout référence aux études pour piano de Clementi et de Czerny portant ce même intitulé. Quant à la dernière pièce, elle se réfère au cake-walk (danse où, à l’origine, les esclaves afro-américains parodiaient leurs maîtres), et fait un clin d’œil à Golliwogg, poupée noire dessinée par Florence Kate Upton dans des livres pour enfants. Debussy introduit aussi une référence ironique à Wagner, en citant le principal leitmotiv de Tristan et Isolde qu’il faut jouer « avec une grande émotion » !
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