La Cour du Roi Pétaud
Opéra-bouffe en 3 actes créé au théâtre des Variétés.
La Cour du Roi Pétaud, première œuvre lyrique en trois actes de Léo Delibes, lui permet de montrer toute l’étendue de sa palette. Pétaud et Alexibus, deux monarques ridicules fraîchement réconciliés, ont décidé d’unir leurs enfants nouveau-nés, à condition que la princesse Girandole, fille de Pétaud, demeure innocente jusqu’à ses 17 ans. On cache ainsi à la jeune fille le sens de certains mots en les remplaçant par leur contraire, ce qui entraînera évidemment de savoureux quiproquos quand les deux jeunes gens se rencontreront. Le prince Léo, néanmoins amoureux, se déguise pour séduire Girandole, et tout finit par un mariage. Delibes écrit sur ce livret 25 numéros de musique, dont certains très nouveaux par rapport à ce qu’il a produit jusqu’ici pour ses opérettes. À côté de nombreux passages bouffes, les épisodes sentimentaux, et notamment le duo du troisième acte entre Léo et Girandole, sont traités avec une ampleur et un sérieux inusité, plus proche de l’opéra-comique que de l’opérette. Le jeune couple, incarné par la vedette Zulma Bouffar travestie en Léo et la charmante débutante Marie Aimée en Girandole, rencontre un vrai succès. Les spectateurs sont cependant déroutés par le décalage entre le livret bouffon, accentué par le comique des costumes dessinés par Draner, et la musique presque trop sérieuse de Delibes. Après 38 représentations, la pièce quitte la scène parisienne. Elle est représentée à Vienne et à Budapest dans les années 1870, sous le titre de Confucius IX. Elle ne sera reprise que deux fois au XXe siècle, comme une rareté.