Esquisses op. 63
1. La vision ; 2. Le staccatissimo ; 3. Le legatissimo ; 4. Les cloches ; 5. « Allons, dans les prés émaillés que parfument les roses, former, selon nos rites, ces danses harmonieuses que conduisent les Heures fortunées. » (Aristophanes, Les Grenouilles, vers 449 à 455) ; 6. Fuguette ; 7. Le frisson ; 8. Pseudo-naïveté ; 9. Confidence ; 10. Increpatio ; 11. Les soupirs ; 12 ; Barcarollette ; 13. Ressouvenir ; 14. Duettino ; 15. Tutti de concerto dans le genre ancien ; 16. Fantaisie ; 17. Petit prélude à trois ; 18. Liedchen ; 19. Grâces ; 20. Petite marche villageoise ; 21. Morituri te salutant ; 22. Innocenzia ; 23. L'homme aux sabots ; 24. Contredanse ; 25. La poursuite ; 26. Petit air. Genre ancien ; 27. Rigaudon ; 28. Inflexibilité ; 29. Délire ; 30. Petit air dolent ; 31. Début de quatuor ; 32. Minuettino ; 33. « Fais dodo » ; 34. Odi profanum vulgus et arceo favete linguis ; 35. Musique militaire ; 36. Toccatina ; 37. Scherzettino ; 38. « Le ciel vous soit toujours prospère ! » ; 39. Héraclite et Démocrite ; 40. « Attendez-moi sous l'orme » ; 41. Les enharmoniques ; 42. Petit air à cinq voix ; 43. Notturnino-innamorato ; 44. Transports ; 45. Les diablotins ; 46. Le premier billet doux ; 47. Scherzetto ; 48. En songe. ; 49. Laus Deo
Les Esquisses ou Quarante-huit Motifs op. 63 d’Alkan sont publiés en 1861 chez Richault. Ils sont présentés sous la forme de quatre suites de douze pièces parcourant par deux fois l’ensemble des tonalités majeures et mineures. Les suites I et III avancent au gré des tons ascendants entrecoupés de leur quinte descendante : utmajeur ; fa mineur ; ré majeur ; sol mineur ; etc. Les deux autres suites suivent cette même logique en inversant les modes majeurs et mineurs (ut mineur ; fa majeur ; etc.). Au mépris du sous-titre du recueil, une quarante-neuvième pièce – Laus Deo – vient conclure la quatrième suite dans la tonalité originelle d’ut majeur. Très imagés, les titres donnés par Alkan à chacune de ses Esquisseslaissent d’emblée entrevoir une large palette d’atmosphères différentes faisant référence à des techniques de jeu exacerbés (Staccatissimo et Legatissimo), des genres musicaux imités (Barcarollette, Rigaudon, Musique militaire, Scherzetto…), des personnages fantastiques (Les Diablotins), ou autres ressouvenirs (Le Frisson, Les Soupirs, La Poursuite, Délire, Transports, Le Premier Billet doux)… L’antiquité grecque est également mise à contribution : Héraclite et Démocrite fait dialoguer les deux philosophes entre pessimisme et optimisme ; Les Initiés porte en sous-titre une citation d’Aristophane. Sommet de poésie postromantique, les Esquisses permettent à Alkan (en suivant un programme qui semble dicté par le Clavier bien tempéré de Bach) de relire l’histoire de la musique, de Rameau à Mendelssohn, à la lumière de sa sensibilité, de sa religiosité et de son érudition.