La Famille suisse
Opéra-comique en un acte créé au théâtre Feydeau le 11 février 1797
La Famille suisse est le premier opéra parisien de Boieldieu, déjà auteur de deux ouvrages créés au Théâtre des Arts de Rouen entre 1793 et 1795 : La Fille coupable (1793) et Rosalie et Myrza (1795). Ce jeune compositeur âgé de 21 ans est déjà connu dans la capitale française par ses romances éditées qu’il exécute lui-même dans les salons aux côtés de Garat. Représenté pour la première fois au théâtre Feydeau le 11 février 1797, cet opéra-comique en un acte est un drame larmoyant, dont le livret de Saint-Just est jugé froid et sans action. Sa musique harmonieuse, pittoresque et sentimentale reçoit cependant l’approbation générale. Remerciant l’administration pour avoir « bien voulu accorder un asile à cette famille étrangère » (livret), Saint-Just attribue une partie de la réussite aux acteurs et en particulier à Mme Scio qui y a été « vraiment déchirante » dans le rôle de Zélaé. Cette jeune femme suisse retrouve Ernest après quinze ans d’absence, dans la grotte qui connut leurs amours secrets desquels est née Estelle, dans une intrigue mêlant scènes de reconnaissance et d’enlèvement. Créée quelques jours avant la Médée de Cherubini qui entrera en concurrence avec elle, La Famille suisse se maintient jusqu’en 1801. Trois ans avant la consécration que constituera pour l’auteur Le Calife de Bagdad (1800), La Famille suisse amorce une série de sept opéras-comiques composés entre 1797 et 1800, parmi lesquels figurent plusieurs titres à succès comme Zoraïme et Zulnar (1798) La Dot de Suzette (1798) ou Béniowski (1800).