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Fêtes galantes, 2e série

Composer(s):
Librettiste(s) :
Date :
Musical ensemble:

L 114 (L 104). 1904

1. Les Ingénus – 2. Le Faune – 3. Colloque sentimental

Dès 1885, Debussy songe à mettre en musique Colloque sentimental. Il semble n’avoir concrétisé ce désir qu’en 1904, avec la composition de deux mélodies assez différentes. Seule la seconde version a été publiée, dans la 2esérie des Fêtes galantes qui scelle ses adieux à Verlaine. Si la publication des Ariettes oubliées et des Fêtes galantes I, en 1903, l’avait remis en contact avec cet univers, sa liaison avec Emma Bardac, dédicataire des Fêtes galantes II, a joué un rôle déterminant dans leur composition : excellente musicienne et chanteuse amateur, Emma aimait Verlaine et avait inspiré à Fauré sa Bonne Chanson. Debussy, tout frémissant de passion amoureuse, choisit pourtant des poèmes crépusculaires, mélancoliques, peuplés d’êtres figés (le faune de terre cuite) ou d’ombres troublantes (Colloque sentimental). La voix adopte le ton de récitatif mélodique caractéristique de sa maturité (quelques élans lyriques accompagnent l’évocation d’un bonheur enfui), tandis que le piano frappe par son écriture épurée et la condensation de son matériau. La gamme par tons et l’accord de quinte augmentée, souvent associés chez Debussy à une angoisse diffuse, colorent ces Fêtes galantes (en particulier Les Ingénus et Colloque sentimental). La première mélodie est unifiée par les intervalles de tierce mineure et de demi-ton. Un ostinato rythmique sur une quinte à vide figure le tambourin du Faune ; à la main droite, une arabesque mélodique stylise la flûte de la créature mythologique. Au moment de l’évocation des amours défuntes, Colloque sentimental cite le « motif du rossignol » d’En sourdine(Fêtes galantes I), mais alangui, comme si Verlaine appartenait au passé et n’avait plus sa place dans ce présent désenchanté.

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