Le Fils de l'étoile
Drame musical en 5 actes et 6 tableaux, créé à l’Opéra de Paris (Palais Garnier) le 20 avril 1904.
« Il y a au commencement des peuples l’Amour et la Foi. Capables encore de sursauts héroïques, les nations finissantes ne connaissent plus la foi ni l’amour. […] Lâchement, mélancoliquement, splendidement aussi à cause des phosphorescences de la décomposition au crépuscule, il y a, à la fin des peuples, la Volupté et l’Illusion. C’est la pensée que j’ai voulu mettre dans cette pièce de théâtre. » La préface écrite par Catulle Mendès atteste de la dimension symbolique et philosophique du Fils de l’étoile. Dans les décombres du temple de Jérusalem, le peuple d’Israël attend la venue d’un guerrier-prophète qui brisera ses chaînes. Mais le libérateur Bar-Kokéba échouera, cédant aux charmes de Lilith, la Volupté, tandis que son épouse Séphora subit l’ensorcèlement de Beltis, l’Illusion. La puissance poétique du livret inspire à Erlanger une partition claire, structurée par des motifs conducteurs qui révèlent toute la densité psychologique des personnages. Parmi eux, le thème de l’Étoile use d’une découpe rythmique qui marque l’hésitation, quand celui du guerrier s’expose triomphalement aux trompettes et cors, et que celui de la Volupté s’insinue à différentes hauteurs dans un motif chromatique ondulant. Outre l’efficacité de l’écriture vocale, l’orchestration inventive et soignée confirme la réussite de la partition. L’air de Séphora au IIe acte et la lamentation finale d’Akiba figurent parmi les plus belles pages. Ils sont respectivement interprétés à la création par Bréval (Séphora) et Delmas (Akiba), tandis qu’Alvarez créé le rôle de Bar-Kokéba. Créé dans une mise en scène luxueuse de Lapissida, les décors d’Amable et les costumes de Bianchini, l’œuvre ne garde l’affiche que pour 26 représentations et attend toujours patiemment son exhumation.
Documents and archives
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Carlotta Zambelli dans Le Fils de l'étoile (Erlanger)
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Albert Alvarez en Bar-Kokéba (Le Fils de l'étoile d'Erlanger)
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Meyriane Héglon en Lilith (Le Fils de l'étoile d'Erlanger)
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