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Jouvence

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Fantaisie pour violon principal et octuor (quintette à cordes, flûte, cor et harpe, 1921). En exergue, « Jouvence », de J-M. de Heredia (2e sonnet des « Conquérants », Les Trophées. Une réduction pour violon et piano a été réalisée par L. Durosoir.

I - Prélude, Allegro giocoso. II – Aria. III – Introduction, Marche funèbre et Final.

Le sonnet constitue le programme de l’œuvre, fournissant les temps de la narration, les lieux de l’imaginaire, le ton héroïque. Le violon principal c’est indéniablement le « conquistador » (effets de virtuosité dans le registre suraigu de l’instrument). L’octuor illustre la grandeur épique (amples gestes orchestraux, effets aux basses, vastes glissandi à la harpe, thèmes simples et emphatiques). La musique progresse par moments narratifs, phases contemplatives et « éclats de lumière ». Cependant, en écoutant Jouvence, quelque chose d’ironique, voire de grinçant interpelle, suggérant que le compositeur ne partage pas l’idéalisation du héros opérée par le poète. Juan Ponce de Leon, ne serait-il qu’un héros fantoche, jouet des vanités humaines ? Le malaise n’apparaît vraiment que dans le troisième mouvement, dont la « Marche funèbre » et le « Final maestoso grandioso » sont saisissants d’ironie. Cette marche funèbre dérisoire fait entendre, au-dessus d’une harmonie tonale dans un style quelque peu pompier, le violon principal en doubles cordes en dissonances de 7e majeure. L’effet produit est juste  déplaisant : sourire sarcastique, mais sourire tout de même et l’intention est plus que malicieuse : persifleuse. Une œuvre magistrale.

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