La Juive
Opéra en 5 actes créé à l'Académie royale de musique (salle Le Peletier) le 23 février 1835.
Quand la direction de l’Opéra de Paris passa pour la première fois commande à Halévy, elle craignit que le « débutant » ne fût pas à la hauteur. Elle misa donc sur un spectacle fastueux (sept cents figurants dans la reconstitution de la ville de Constance en 1414) et une distribution de premier ordre : Adolphe Nourrit (Eléazar), Cornélie Falcon (Rachel) et Julie Dorus-Gras (Eudoxie). Le 23 février 1835, le public réserva un accueil enthousiaste à La Juive, l’un des plus grands succès de l’Opéra de Paris au XIXe siècle avec Robert le Diable et Les Huguenots de Meyerbeer. Réception évidemment due en bonne partie à la musique d’Halévy, qui sut mettre son invention mélodique et son sens de la couleur instrumentale au service d’impressionnantes scènes collectives et de personnages bien caractérisés. Les faiblesses du livret de Scribe (Éléazar frôle la mort à deux reprises à l’acte I ; Eudoxie et Léopold, sans grande consistance, s’effacent un peu vite de l’intrigue, etc.) furent compensées par d’heureuses initiatives de Nourrit, auteur notamment du texte de l’air d’Éléazar « Rachel, quand du Seigneur ». Grâce à ce solo (dont la mélodie jouée par deux cors anglais, chantée ensuite par le ténor, introduit la seule couleur juive de la partition), l’orfèvre abandonne son fanatisme et gagne en noblesse pathétique. Au XXe siècle, La Juive devint rare en raison du changement des goûts du public et de la difficulté à recruter les voix appropriées. Mais en donnant à la maîtresse de Saint-Loup le surnom de « Rachel, quand du Seigneur » dans la Recherche du temps perdu, Proust offrit à Halévy une postérité inattendue.
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Cornélie Falcon en Rachel (La Juive d'Halévy)
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Halévy et La Juive (carte)
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Scène de La Juive (Halévy) : final de l'acte I
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Scène de La Juive d'Halévy (acte I)
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