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Kérim

Composer(s):
Date :
Musical ensemble:
Kérim (Bruneau)

Drame lyrique en 3 actes créé au théâtre du Château-d'eau le 9 juin 1887

C’est un Bruneau de trente ans et n’ayant pas encore la notoriété acquise de ses collaborations avec Zola qui compose Kérim. Le poème des librettistes Paul Milliet et Henri Lavedan puise son inspiration dans une légende orientale. L’action se situe en Syrie, où Kérim cherche à conquérir la belle Zaïde qui lui apparaît en songe. Mais la jeune esclave ne s’offrira à l’émir que s’il lui rapporte un collier fait des sanglots d’un cœur pur. Parcourant toute l’Asie, l’émir ne parvient pas à trouver les perles de larmes sincères. Désemparé, il éclate en sanglots. La jeune fille lui apparaît alors, et les deux cœurs s’unissent. Conçu comme un conte philosophique, le livret réduit l’action à son strict minimum et offre peu de développements théâtraux. Pourtant, par son utilisation habile de leitmotive, la partition se montre capable de renouveler l’intérêt dramatique et de servir la dimension symbolique du sujet. L’écriture vocale du jeune compositeur atteste de sa fréquentation des classes de Massenet, de même que le contour orientalisant de l’écriture mélodique confirme l’héritage musical de son temps. Mais cette première œuvre pour le théâtre prouve surtout le goût de Bruneau pour la couleur orchestrale et sa capacité à conduire de grandes scènes. Créé quinze jours après l’incendie de la deuxième salle Favart, Kérim souffre de conditions artistiques et techniques peu favorables. La presse condamne vivement l’interprétation vocale et scénique des chanteurs, le livret est jugé trop enfantin et la partition nourrit l’habituel débat entre défenseurs d’une école purement française et adeptes d’un renouvellement du langage encore taxés de wagnérisme. 

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Kérim (Bruneau)

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