Lied pour violoncelle et orchestre op. 19
Composé en 1884. Créé le 18 avril 1885 à la Société nationale de musique par Adolphe Fischer (violoncelle) sous la direction du compositeur.
Andantino non troppo
Première œuvre concertante de d’Indy, le Lied est dédié au violoncelliste belge Adolphe Fischer, déjà dédicataire de la Romance op. 51 de Saint-Saëns et du Concerto d’Édouard Lalo. Dans cette pièce en si bémol majeur de forme lied (ABA), le soliste est accompagné d’un orchestre avec bois par deux (sans hautbois) et comme cuivres les seuls cors. De cet effectif presque intimiste, d’Indy tire des effets de couleur d’une grande délicatesse, procédant de façon quasi impressionniste, par petites touches : alliages variés et brefs solos de vents, cordes avec sourdine dans les parties extrêmes, en pizz associés aux timbales, en trémolos dans la partie centrale, etc. Jouant de l’ambiguïté d’un sixième degré abaissé qui induit le mode mineur, l’introduction annonce le thème de la première partie, avec son triton caractéristique (do-sol bémol). La partie B (Plus animé) en sol mineur, conduit à un dialogue passionné entre le soliste et l’orchestre. On ne peut s’empêcher d’entendre dans certaine envolée de flûte et de clarinette un écho (sans doute fortuit) de La Moldau de Smetana. Après la reprise de la première partie, orchestralement plus étoffée, la coda fait entendre un rappel de la partie centrale, joué par le soliste en harmoniques (ad libitum). La pièce se termine sur les irisations harmoniques d’un duo de flûtes accompagné d’harmoniques du violoncelle solo. Il existe de ce Lied une réduction pour violoncelle et piano, et une transcription pour alto.