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Oisillon bleu

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Instrument(s) :

Poème pour piano et violon

« Oisillon bleu, couleur du temps

Tes chants, tes chants

Dorlotent doucement les cœurs

Meurtris par les destins moqueurs »

(Extrait de « La Carmencita » Les Syrtes)

Ces quatre vers sont de Jean Moréas qui figure parmi les poètes chers au compositeur. De ce délicat programme poétique, Lucien Durosoir semble n’avoir voulu retenir que les moqueries du destin et l’insoutenable légèreté de l’oiseau. Les mélodies confiées au violon et au piano n’ont que la fantaisie pour logique et échappent à toute prévision raisonnable. Loin de toute intention descriptive, les trilles à la main droite du piano, de registre aigu et suraigu, agitent cependant la pièce d’une constante fébrilité. Indifférentes à ces frémissements ténus, les phrases du violon emplissent l’espace d’une autre musique, faite de plénitude sonore et d’ampleur mélodique. Par la « scordatura » (la corde sol accordée en fa) les mélodies du violon dépaysent les oreilles averties et gagnent ainsi en profondeur et en mystère. De ces éléments résulte une atmosphère d’une rare poésie.

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