Ouverture d'Arteveld
Ouverture de concert op. 10
L’histoire d’Arteveld s’inscrit sur un temps relativement long, qui laisse planer un doute sur la sincérité de son contenu programmatique. En 1862, durant son séjour à la Villa Médicis, Guiraud envoie une Ouverture à grand orchestre à l’Institut qui en loue les « mélodies distinguées et une instrumentation intéressante ». La perte de cette partition nous empêche de savoir s’il s’agit de la même œuvre que l’Ouverture de concert créée douze ans plus tard aux concerts populaires de Jules Pasdeloup (1er mars 1874). Dédiée « à mon ami Georges Bizet », elle paraît dans une réduction pour piano à quatre mains – format dans lequel son compositeur et son dédicataire la jouent à la Société nationale de musique, le 7 mars suivant. Huit ans plus tard, l’œuvre réapparait sous un même numéro d’opus (10), mais avec un titre différent et de nombreuses retouches. L’Ouverture d'Arteveld se présente alors comme un poème symphonique, dont le programme est imprimé sur l’affiche des Concerts-Colonne du 15 janvier 1882 : « Jacques d’Arteveld, chef des Flamands révoltés, chasse le compte Louis 1er de Flandres et s’empare du pouvoir. Le parti populaire qu’il avait affranchi, oublieux de ses services, l’abandonne à son tour. Une foule furieuse sous la conduite de Gérard Denys, son ennemi mortel, vient l’assaillir à Gand, où il périt massacré sur le seuil même de son hôtel (1345). » Bien que l’on garde la trace de sa programmation à Angers (1888) ou les Concerts-Lamoureux (1890), l’ouvrage peine à s’imposer. Sa tonalité de si majeur, hérissée de dièse à la clef, aura peut-être rebuté certains orchestres.
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