Le Pardon de Ploërmel

Le Pardon de Ploërmel connut un grand succès dont attestent notamment les très nombreux arrangements et transcriptions dont elle fit l’objet dans la seconde moitié du XIX^e siècle. La critique fut pour sa part impressionnée par la richesse et la finesse de l’orchestration ainsi que par le caractère pittoresque de la partition. Celle-ci contient à la fois de saisissants tableaux de la vie agreste et des passages aux accents fantastiques, motivés par le livret de Barbier et Carré, fondé sur la synthèse de deux légendes bretonnes d’Émile Souvestre – La Chasse aux trésors et Le Kacouss de l’Armor. Abandonnée par son fiancé Hoël (baryton) le jour de son mariage, la jeune Dinorah (soprano) perd la raison et se met à errer dans la campagne, accompagnée de sa chèvre Bellah. Au hasard de ses pérégrinations, elle se retrouve chez un joueur de cornemuse nommé Corentin (ténor). Elle y retrouve Hoël qui arrive peu après elle et exhorte le jeune musicien à partir à la recherche d’un trésor qui se trouve dans le Val maudit. En route vers ce dernier, les personnages sont pris dans un violent orage qui précipite Dinorah dans la rivière où elle manque de se noyer. Cette funeste péripétie pousse Hoël à se rependre de l’avoir abandonnée cependant que Dinorah retrouve peu à peu la raison. Le titre de l’opéra provient de la dernière scène dans laquelle le couple participe à la procession annuelle du Pardon accompagnée par le chant de la foule qui entonne un cantique à Notre-Dame de Ploërmel. Tout comme Lakmé de Delibes, l’ouvrage se distingue par l’emploi dans le rôle-titre d’un soprano colorature requérant toutes les agilités vocales imaginables.