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Poème pour violon et orchestre

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Composé en 1918, remanié en 1937-1938, et publié en 1939 chez Durand, le Poème pour violon et orchestre de Joseph Canteloube est dédié au violoniste André Asselin, créateur de l’œuvre. Loin de la veine folkloriste souvent associée au nom de Canteloube – surtout connu pour ses Chants d’Auvergne –, cette pièce n’est pas sans évoquer le Poème d’Ernest Chausson écrit pour le même effectif et publiée en 1898, lui-même inspiré d’un Poème élégiaque d’Eugène Ysaÿe (1893). D’un grand lyrisme, l’œuvre est aussi placée sous le signe d’une importante gravité d’emblée instaurée par l’orchestre qui énonce un thème hiératique, en si mineur, accompagné par une basse ascendante conjointe confiée au grave des pupitres de contrebasses et violoncelles. Les multiples retours de ce matériau thématique structurent l’œuvre, par ailleurs caractérisée par une progression formelle libre typique du genre instrumental du poème, hérité du romantisme, dans lequel Canteloube s’est illustré à trois reprises (Vers la princesse lointaine, 1910-1912 ; Au printemps, 1913 et le présent Poème). L’instabilité du tempo, la labilité de l’écriture rythmique, et les imprévisibles changements de registre de la partie soliste achèvent de conférer à l’œuvre l’aspect d’une improvisation, dont la grande virtuosité est toujours mise au service de l’expressivité. Le soin apporté par Canteloube à l’orchestration confirme en outre la distance qui sépare cette œuvre d’un simple morceau de bravoure instrumentale : d’un bout à l’autre du morceau, on est frappé par la texture constamment changeante de la masse orchestrale, toujours d’une extrême luxuriance. Une réduction soignée pour piano, réalisée par l’auteur, conserve à l’œuvre cette densité et lui ouvre les portes des salons de l’entre-deux-guerres.

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