Prélude, Marine et Chanson
Pour flûte, harpe, violon, alto et violoncelle.
Bien que composé à Strasbourg dans l’hiver 1928, c’est à la Bretagne que fait référence le triptyque Prélude, Marine et Chanson, comme nombre de partitions du « chantre d’Armor » – surnom de Guy Ropartz. Cette partition pour flûte, harpe, violon, alto et violoncelle, doit son effectif au Quintette instrumental de Paris, auquel elle était destinée (fondé par le harpiste Pierre Jamet, cet ensemble créa aussi des partitions de Gabriel Pierné, Charles Koechlin, Jean Cras ou Albert Roussel). Empreinte d’un imaginaire breton, peut-être même celtique, c’est une œuvre particulièrement attachante, au lyrisme délicat, à l’apparente simplicité mais à l’équilibre très maîtrisé, et pour ainsi dire parfait. Un « miraculeux compromis de concision, de sobriété et de plénitude », écrit Michel Fleury à son sujet. Le Prélude est baigné d’une lumière et d’une atmosphère touchantes. Après une introduction, deux thèmes s’imposent, l’un à la flûte sur un accompagnement de harpe, l’autre au trio à cordes. La Marine est une douce rêverie évoquant cette mer qui fascina tant Ropartz. Elle adopte le principe de la mélodie accompagnée : flûte et alto alternent sur des arpèges veloutés de harpe, discrètement renforcés par les cordes. Une sorte de barcarolle en forme de questions-réponses, qui tantôt s’intensifie, tantôt s’assombrit. Plus animée, la Chanson repose sur trois idées (dont chacune pourrait, précisément, être qualifiée de « chanson ») : un thème allègre à l’alto, une authentique mélodie populaire bretonne énoncée d’abord à la flûte, et une mélodie plus charmeuse donnée à l’alto.
Focuses
Focus