La Procession nocturne
Poème symphonique créé au théâtre du Châtelet (Concerts-Colonne) le 8 janvier 1899.
« Ce matin, en allant à la messe, j’ai rencontré Colonne. Il a été très gentil, me conseillant de faire un poème symphonique. Il m’a pris par le bras et m’a fait l’accompagner un peu, pour me raconter le sujet d’un poème de Lenau sur un épisode de la vie de Faust. » Dans une lettre à Max d’Ollone du 12 juin 1898, Henri Rabaud raconte ainsi la commande de La Procession nocturne. Sa composition l’occupe durant l’été et il soumet sa partition en septembre à son ami d’Ollone (encore à Rome). Face à ses retours, il lui répond : « Il est clair que c’est presque exactement Tristan, je ne m’en serais jamais aperçu tout seul ». Rabaud assume cependant l’héritage wagnérien, ainsi que l’inscription dans la lignée de César Franck et Vincent d’Indy, et ne remanie qu’à la marge sa première esquisse. Divisée en trois parties, l’ouvrage dépeint d’abord Faust errant seul dans la nuit. Il aperçoit alors une procession de moines et d’enfants, caractérisée par l’emploi des cuivres, jusqu’alors très discrets. Puis il retrouve sa solitude et sa douleur. Le poème symphonique est créé le 8 janvier 1899 aux Concerts-Colonne et y rencontre un succès brillant. Alfred Bruneau considère qu’il s’agit d’une « des œuvres les plus remarquables qui aient été jouées depuis longtemps » (Le Figaro, 9 janvier 1899). Paul Dukas, pour sa part, loue « un amour de la clarté et une entente des effets d'orchestre bien rares chez les débutants » (La Revue hebdomadaire, 4 février 1899). L’ouvrage entre au répertoire des concerts symphoniques et permet à Rabaud de se faire un nom à Paris après sa réussite académique.
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