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Prométhée triomphant

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Oratorio pour solistes, chœur et orchestre, créé aux Concerts Lamoureux (Paris), le 1er mars 1908.

Prométhée triomphant constitue la première contribution de Hahn au genre de l’oratorio. L’idée aurait germée dans l’esprit du compositeur en 1900, au cours d’une promenade avec Sarah Bernhardt. Hahn envisage primitivement l’écriture d’une sorte d’hymne au travail, puis s’empare du mythe de Prométhée sous la forme d’une ode-symphonique dont il charge Paul Reboux d’écrire le poème, entièrement versifié. Si l’œuvre est d’un seul tenant, son argument se présente en trois parties : la plainte du Titan au flanc rongé par l’aigle du Caucase, la confrontation entre Prométhée et les Dieux, l’hymne de louanges des hommes libres. Réduit à sa puissance allégorique, le récit d’Eschyle permet d’exprimer un idéal de révolte et de célébrer une humanité affranchie. Hahn entreprend la composition dès 1901, après avoir achevé La Carmélite. Le langage musical use de motifs conducteurs qui assurent l’unité de l’ouvrage et attestent d’une certaine influence wagnérienne. La partition fait la part belle aux chœurs, traités avec grandeur et se divisant jusqu’à douze voix. L’écriture vocale des dix solistes est soutenue par un orchestre hautement expressif — doté d’une importante percussion et de pupitres de cordes renforcés — qui prend en charge l’intensité dramatique. À sa création, l’œuvre divise la critique, que ce soit pour son langage wagnérien, son message trop politique ou sa piètre exécution musicale notamment liée à l’insuffisance des chœurs. Encore sous-estimé aujourd’hui, Prométhée triomphant souffre dès sa création des préjugés du public parisien, confinant encore Hahn à un statut de musicien de salon.

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