Psyché
Poème symphonique pour orchestre et chœurs, dédié à Vincent d’Indy, créé le 10 mars 1888 à la Société nationale de musique.
Pendant l’été 1886, César Franck entreprend l’écriture de son ultime poème symphonique, Psyché, après le succès du Chasseur maudit (1883) et des Djinns (1885). Il renouvelle cependant l’expérience en composant cette fois une pièce pour chœurs et orchestre dont le projet est bien antérieur à sa conception : « Je me suis remis au travail, comme tous les ans aux vacances. Je fais une Psyché. Voilà déjà plusieurs années que j’y pense. » Le compositeur célèbre de nouveau la culture antique en puisant son inspiration dans le mythe ancien de Psyché et du dieu de l’amour, Éros. Il fait appel à deux librettistes, Sicard et Louis de Fourcaud, qui adaptent un extrait des Métamorphoses d’Apulée. La pièce, conçue en trois parties, dépeint la félicité de Psyché songeant à Éros, le péché qu’elle commet en découvrant le visage de son amant puis la rédemption où les amoureux se rejoignent enfin. Franck réemploie l’un des thèmes principaux de son ancien poème, Les Éolides (1877), et le mêle à de nouveaux matériaux. Psyché propose un déroulé musical et temporel libre, où s’entrelacent de subtiles lignes mélodiques chromatiques, rendant compte des passions immuables que traversent les amants. Après un an de travail, la pièce, créée sous la direction du compositeur reçoit un accueil chaleureux, à la Société nationale, le 10 mars 1888. Elle est publiée intégralement dans une réduction pour chœur et piano à quatre mains en 1889 puis sous la forme de fragments orchestraux en 1898. Si Psyché est oubliée après sa création, l’œuvre préfigure pourtant l’esthétique de Debussy.