Requiem no 2 en ré mineur
Introitus et Kyrie – Graduale – Dies Irae – Offertorium – Sanctus – Pie Jesu – Agnus Dei
Cherubini composa cette messe des morts pour ses propres funérailles (attitude qui rappelle celle de Francesco Cavalli et de Jean Gilles). Mais avant cela, le Requiem en ré mineur fut chanté partiellement en 1837 (le Dies irae), intégralement en concert à la Société des concerts du Conservatoire le 24 mars 1838 ; il accompagna l’enterrement du maréchal Lobau cette même année, celui de Plantade en 1839, et la célébration du dixième anniversaire de la révolution de Juillet en 1840. Alors que le Requiem en ut mineur de Cherubini emploie un chœur mixte, celui en rémineur se limite aux voix d’hommes (deux parties de ténor – la première parfois divisée –, une de basse), l’archevêque de Paris ayant interdit les voix de femmes. Autre différence capitale, il adopte souvent un ton martial (notamment dans plusieurs sections de l’Offertoire) et comporte de nombreux contrastes de timbres, de textures et de tempo. Ainsi, l’effectif orchestral reste incomplet jusqu’au Dies irae, où apparaissent les flûtes (dont un piccolo), hautbois, clarinettes, trompettes, trombones (au nombre de trois), violons et altos. Effet saisissant, d’autant que le Graduel, juste avant, est chanté a cappella (économie qu’on retrouve dans le Pie Jesu où de brèves interventions de quatre bois relient les phrases du chœur a cappella). La partition se distingue par une certaine austérité quand on la compare avec le monumental Requiem de Berlioz créé le 5 décembre 1837. Elle s’achève par une exténuation sonore, comme le Requiem en ut mineur composé précédemment, mais sans la majorisation susceptible d’apporter une lueur d’espoir.
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