Sérénade aux étoiles
Opus 142. Pour flûte et piano.
Publié aux éditions Énoch en 1911, avec une superbe illustration de Georges Auriol en frontispice, la Sérénade aux étoiles de Cécile Chaminade est dédiée à Adolphe Hennebains (1862-1914), alors récemment nommé à la tête de la classe de flûte du Conservatoire de Paris. Les deux artistes collaborent souvent à l’époque, participant notamment ensemble à des soirées musicales dans des salons parisiens, tels ceux de Madeleine Godard ou de Mme Capoy. Adolphe Hennebains, accompagné par Cécile Chaminade au piano, y défend essentiellement le Concertino pour flûte dont il avait assuré la première audition de la version orchestrale en 1906. On peut imaginer que cette Sérénade aux étoiles a été créée au cours de l’une de ces soirées, même si l’on ne possède (à ce jour) aucun témoignage ou compte rendu de presse permettant de l’affirmer. La vogue de cette pièce semble en fait s’établir dans les années 1920 : elle est très régulièrement entendue dans des concerts diffusés par la TSF. Pour mener une sérénade destinée aux corps célestes, la compositrice se hisse au plus haut de la tessiture de l’instrument soliste. Son chant tranquille et plein de légèreté est comme accompagné par des battements lointains de cloches, figurés au piano, puis profite de la fluidité d’arpèges animés pour quitter définitivement la terre ferme. Sans adopter de forme particulière, Chaminade joue – au long de cette courte pièce – autour d’un thème unique, présenté clairement en introduction puis varié à de nombreuses reprises. Cet opus 142 semble être la dernière partition consacrée à la flûte par son autrice.