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Six Poèmes arabes

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Le Mirage – Le Vaincu – Le Visage penché – Le Sommeil des colombes – L’Adieu – Le Destin

Composés entre 1915 et 1917, les Six Poèmes arabes de Louis Aubert valent leur renommée à leur esthétique orientaliste et au raffinement de leur écriture. « Jamais, à aucun endroit de son œuvre, [Aubert] ne s’était laissé aller à tant de verve abondante non plus qu’à tant d'emportement », écrivait son biographe Louis Vuillemin en 1921. La partition, écrite sur des textes du Jardin des caresses de Franz Toussaint, poète et traducteur de langues orientales, présente un discours musical coloré et aux mélismes arabisants, proche de la Shéhérazade de Ravel. Autour de la thématique amoureuse, des atmosphères vaporeuses ou violemment passionnées reflètent la conception d’un ailleurs voluptueux et cruel, typique du courant orientaliste. Les Six Poèmes arabes sont dédiés à la mezzo-soprano Élisabeth Jourdan-Nauroy, qui en donna la première le 8 mai 1917 lors d’un concert de la Société de musique indépendante. Peu après, Aubert orchestra ses mélodies. Dans Le Mirage, rêve d’une apparition amoureuse dans le désert, le récitatif se transforme peu à peu en un chant ardent, et la texture pianistique s’anime. Le Vaincu dépeint l’amour comme un combat. Le discours, porté par un piano dense, culmine sur la vocalise finale – tandis que l’amant rend les armes. Le Visage penché est une contemplation symboliste de l’être aimé, à laquelle la musique répond par des accords immobiles, d’où émerge une mélopée enlaçant la voix. Dans Le Sommeil des colombes, l’observation de la nature replace l’amour dans un tout. La déclamation est comme improvisée, la partie de piano souple usant d’arpèges puis d’accords. L’accalmie de la seconde partie figure la venue du sommeil. L’Adieu offre l’image idéalisée d’une femme dont le narrateur n’aperçoit que le bras. La pièce débute avec un récitatif, puis gagne en lyrisme, tendue avec ferveur vers le climax final. Le Destin est un récitatif alangui et d’esprit debussyste. Avec une suggestivité très érotique, la pièce narre le souvenir d’un moment amoureux, dans un jardin entouré de murailles

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