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Sonate « Le Lis » en la mineur pour piano et violon

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En exergue du premier mouvement, deux vers de Leconte de Lisle (« Et j’ai suivi longtemps, sans l’atteindre jamais, La jeune Illusion qu’en mes beaux jours j’aimais. »Extraits de « Bhagavat », Poèmes antiques), introduisent un mouvement plein d’énergie intérieure, de puissance imaginative. Une grande exaltation s’exprime dans des épisodes contrastés, libres et brillants, tandis que l’introduction et la conclusion créent un cadre profondément désenchanté. Le second mouvement, intitulé « Le Lis », est dédié « à la mémoire de Jean-Marie Leclair » auquel le violoniste vouait une grande admiration. Il ne crée pas de rupture avec le précédent, Durosoir tendant à privilégier l’unité d’un tout plutôt que de sacrifier à l’usage de la variété des tempi et des styles d’écriture. Cette sonate contient déjà les grandes lignes d’inspiration auxquelles le musicien restera fidèle durant les trente années de sa carrière de compositeur : la violence de la guerre tente obstinément sa percée, mais la force vitale lui impose bientôt le respect. L’œuvre nous immerge d’emblée dans le style le plus mature du compositeur : harmonie tourmentée, accords altérés superposés, abolition du sentiment tonal par l’abondance des notes étrangères, rythmes complexes et changeants, vertige de la difficulté, vastes mouvements parallèles au piano créant des atmosphères de tutti d’orchestre, dialogue véhément entre l’angoisse et une allégresse irrépressible… comme si la vie et la mort se livraient, par la voix des instruments, un combat sans merci.

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