Sonate pour le piano forte avec accompagnement de violon et violoncelle op. 47
Allegro poco vivo – Adagio – Finale : Allegro vivace
L’opus 47 d’Antoine Reicha intitulé Sonate pour le piano forte avec accompagnement de violon et violoncelle compte comme le premier des sept trios avec piano du compositeur. Publié en 1804 à Leipzig et probablement composé avant 1797 à Hambourg, il s’inscrit dans la tradition de Haydn et Mozart dont les trios ne contiennent que trois mouvements. Sur le plan de l’écriture, alors que les premiers trios de Beethoven affichent un idéal égalitaire des trois instruments, l’opus 47 de Reicha reflète encore la conception de Haydn. Cela se ressent particulièrement dans l’Allegro initial dans lequel le violoncelle ne tient qu’une place secondaire. De forme sonate, le mouvement s’ouvre par un échange répété entre le piano et le violon et se construit comme un véritable dialogue entre les deux partenaires. Modulant brusquement, le développement retient l’attention par ses notes répétées entrecoupées de silences avant de prendre un tour plus passionné. Le violoncelle conquiert un rôle mélodique plus important dans l’Adagio qui annonce le style renouvelé des « grands trios concertants » de l’opus 101. Ce mouvement central est marqué par des moments solistes plus étendus, à l’image de la douce et expressive mélodie exposée au piano seul, redite tour à tour par le violon et par le violoncelle avec une intensité croissante. On y retrouve l’attirance de Reicha pour l’écriture imitative et le canon. Un Finale plus volubile, rythmé et dominé majoritairement par le piano rompt avec le calme du mouvement précédent, concluant avec éclat et légèreté une œuvre placée sous le signe du divertissement.