Sonate pour violon et piano no 2
Introduzione. Agitato molto – Rondo
Composée en 1811, la deuxième sonate pour violon et piano de Ferdinand Hérold, plus connu pour ses ouvrages lyriques que pour ses compositions instrumentales, a été publiée de manière posthume, à Paris, autour de 1890. En deux mouvements, précédés d’une introduction lente, l’œuvre s’ouvre sur une section « Largo ma non troppo » en la majeur d’un caractère expressif, écrite sous forme de mélodie accompagnée. Le violon y déroule une ligne ample et « maestoso » sur des accords en notes répétées du piano colorés par des harmonies chromatiques, qui font moduler le discours par glissements et par enharmonies. L’introduction se clôt sur un accord suspensif de cinquième degré qui s’enchaîne à un motif véhément, joué à l’octave par les deux instruments, dans une nuance fortissimo. Commence alors un mouvement rapide, en la mineur, « très agité » et plein de verve. Comme dans l’introduction, le langage d’Hérold fait ici la part belle au chromatisme qui confère de la tension au discours. Le second mouvement de cette sonate est un rondo d’un ton plus léger. Le refrain, entendu d’abord au violon, puis au piano, et entonné ensuite tour à tour par l’un ou l’autre des deux instruments, revêt un caractère plaisant : avec son rythme pointé, ses progressions mélodiques conjointes et sa construction régulière, ce thème récurrent est d’une facture simple et populaire. Après une série de gestes qui évoquent le genre du concerto (arpèges et trilles du violon, gamme chromatique du piano), le refrain apparaît une dernière fois et clôt l’œuvre dans la bonne humeur.