Symphonie no 4
Largo. Allegro spirituoso – Scherzo – Andante molto cantable – Allegro animato
Membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1842, George Onslow n’a obtenu qu’un succès de courte durée à l’opéra mais jouit d’une solide réputation en France et en Europe grâce à sa musique instrumentale. Aussi attendait-on avec grand intérêt cette quatrième symphonie, créée à la Société des concerts du Conservatoire le 28 mars 1847 sous la direction de François-Antoine Habeneck. L’œuvre commence par une introduction lente et solennelle, ponctuée de vigoureux appels de cuivres. L’allegro qui suit offre de multiples interventions aux vents de l’orchestre, héritage de Haydn et de Beethoven, également très sollicités dans le scherzo, deuxième mouvement au « caractère sauvage ». Les commentateurs de l’époque saluent d’habituelles qualités de facture et d’équilibre, « la lucidité d’une forme nette, précise, noblement classique », mais aussi l’adresse avec laquelle le compositeur tire parti de quelques idées musicales, pour certaines issues d’anciens opus. Transcripteur régulier de ses propres œuvres, Onslow se plaisait en effet à réinvestir – par agrandissement ou réduction d’effectif – un matériau dont il était satisfait, en revendiquant toujours une authenticité propre à chaque nouvelle production. Ainsi redécouvre-t-on dans cette dernière symphonie, la tendre « romance » de son Duo pour piano à 4 mains opus 7 (1811) placée en troisième mouvement, et l’efficace « scène d’orage » de L’Alcade de la Vega (1822-1824), déjà devenue « scène de l’ouragan » dans Guise ou les États de Blois (1835-1836) et ici réemployée dans le quatrième mouvement sous-titré « coup de vent ». La symphonie tout entière deviendra Quintette avec piano, opus 76, deux ans plus tard.