Le Temps d’aimer
Comédie musicale en 3 actes créée au théâtre de la Michodière (Paris), le 7 novembre 1926.
Durant les trois années qui suivent la création de Ciboulette, son plus célèbre opus, Hahn enchaine les comédies à succès avec Mozart, Une revue et Le Temps d’aimer. Le livret d’Henri Duvernois et Pierre Wolff, enrichi des couplets d’Hugues Delorme, met en scène Armand Janville, un diplomate déjà mur qui entretient sa forme grâce à un entraîneur personnel. Ayant épousé la jeune Suzette, Janville est de toutes les soirées mondaines et aspire à un certain repos. Il le trouve secrètement chez sa vieille amie, Hélène Arnault, savourant le confort des pantoufles et les bienfaits des tisanes de rebouteuse. Mais quand Suzette découvre que ce n’est pas chez son notaire que son époux se rend si régulièrement, sa jalousie éclate ! Reconnue pour sa grande unité, la partition alterne airs, duos, couplets et ensembles, et offre au piano solo les délicieuses pages du fox-trot final du Ier acte et du charleston du IIIe acte. Par ses motifs mélodiques et la finesse de son orchestration, l’œuvre tient de l’opéra-comique, mais elle conserve surtout cette alliance d’excentricité et de mélancolie caractéristique des comédies musicales d’entre-deux-guerres. Le duo de Janville et son masseur, l’extravagante berceuse et l’« Air du Chien » du IIe acte figurent parmi les pages à succès. Créée le 7 novembre au théâtre de la Michodière, Le Temps d’aimer remporte un vif succès. Aux côtés de Jean Asquitapace (Janville) et Jeanne Cheirel (Hélène Arnault), figure la jeune Marie Dubas (Suzette) qui, bientôt privée d’une partie de ses moyens vocaux, entame une nouvelle carrière au cabaret et au music-hall.