Trio concertant pour piano, violon et violoncelle op. 1 no 2
Allegro moderato – Andantino – Minuetto : Tempo di minuetto – Final : Allegro molto
Bien qu’il ait été donné en ouverture du tout premier concert de la Société nationale de musique, le 17 novembre 1871, le Trio op. 1 no 2 en si bémol majeur apparaît quelque peu désuet au regard des deux autres. Intitulé « Trio de salon », il est le seul à être en quatre mouvements et dans une tonalité majeure. Concession aux goûts d’un public bourgeois ou aristocratique ? Le jeune Franck y introduit tous les ingrédients d’un agréable divertissement, conjuguant charme et pittoresque, non sans que percent parfois des nuances plus sombres. L’Allegro moderato, aux thèmes d’une candeur toute schubertienne, suit sagement le plan de la forme sonate. Sorte de sérénade champêtre, l’Andantino oscille entre ré mineur et ré majeur, confiant au violoncelle puis au violon des airs naïvement enjôleurs sur un accompagnement faussement « rustique » du piano (effets de bourdon, accords et motifs répétitifs). Le Minuetto, dont le thème est confié tour à tour au violon, au violoncelle et au piano, hésite quant à lui entre sol mineur et si bémol majeur avant de se conclure en sol majeur. Le malicieux rondo final, dont le refrain adopte un rythme de galop, joue de curieux effets d’écho produits par l’écriture canonique, pour laquelle Franck marque déjà sa prédilection.