Trio avec piano
Au cours de son séjour à la villa Médicis, Gaston Salvayre envoie plusieurs œuvres qui sont jouées lors des concerts des envois de Rome au Conservatoire et dont la plupart témoignent de son attachement à la foi catholique qui se renforcera au tournant du siècle : un Stabat mater (23 mai 1876, et qui sera joué quarante ans plus tard lors de ses funérailles), un Air varié et un Psaume(20 décembre 1877). Il y compose également l’ouverture des Bacchantes qui est exécutée lors de la séance publique de l’Académie le 20 octobre 1877 et que Saint-Saëns qualifie de « succès ». Ce séjour dans la Ville éternelle lui permet, du reste, de rencontre Franz Liszt et de recevoir ses conseils. Peu de temps après son retour d’Italie, le compositeur de La Dame de Monsoreau écrit son Trio avec piano, publié chez Choudens et dédié à son frère défunt Jacques Salvayre. L’œuvre, en sol mineur, commence par une Introduction, andante sostenuto à 2/4, dans une nuance piano, que suit un fougueux allegro molto, à C, dont le premier thème contraste avec l’arpège ascendant du second thème, en si bémol mineur. Le second mouvement est une Élégie, andante cantabileà trois temps dans la tonalité apaisée de mibémol majeur, qui permet au violon de déployer un chant sur seize mesures avant d’être rejoint par le violoncelle. Au lieu du scherzo attendu vient une Marche funèbre, allegro molto moderato maestoso à 2/4, en do mineur. Enfin, le Final, allegro fuocoso, présente un thème arpégé au piano sur les trémolos des cordes et joue sur le rythme et les accents.