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Trois Gymnopédies

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Universellement célèbres, les Trois Gymnopédies de Satie furent composées entre février et avril 1888. Dans une atmosphère mystérieuse et mélancolique, de souples mélopées évoluent sur des harmoniques modales. Variations du même principe, les trois pièces portent respectivement les indications : « Lent et douloureux », « Lent et triste », « Lent et grave ». Le terme de « gymnopédie », moins énigmatique qu’on l’a dit, est présent chez les auteurs Grecs, chez Rousseau, et dans le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Larousse : il désigne une « danse qui s’exécutait à Lacédémone en l’honneur d’Apollon et Bacchus, par des enfants et des hommes nus. » La prépublication de la 1re Gymnopédie montre qu’elle fut d’abord intitulée Danse antique, et qu’elle était précédée d’une strophe du poème Les Antiques de Patrice Contamine de Latour, un ami de Satie. Le musicien s’est donc bien référé à l’Antiquité, avant d’en atténuer la trace. Le caractère chorégraphique des gymnopédies antiques s’est traduit en une stylisation de valse lente, reposant sur un accompagnement de main gauche, qui par l’immuabilité de son rythme iambique, suggère un caractère rituel. On peut penser aussi que Satie fantasme une musique des origines, tandis que l’Europe est ensorcelée par celle de l’avenir – le drame wagnérien. Trois décennies plus tard, dans Le Coq et l’Arlequin, Jean Cocteau fera de Satie l’antidote au wagnérisme et à ses dérivés. Le caractère rudimentaire et minimaliste des Gymnopédies n’empêche pas, au contraire, leur force prophétique : elles annoncent le néo-classicisme, et les répétitifs américains s’en réclameront aussi. Debussy orchestra la 1re et la 3e Gymnopédies, et Poulenc la 2e.

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