Trois Quatuors à cordes op. 1
Quatuor no 1 en si bémol majeur
Largo. Allegro non troppo – Adagio – Menuet. Trio – Finale : Allegro
Quatuor no 2 en la majeur
Allegro – Menuet. Trio – Pastoral – Finale : Presto
Quatuor no 3 en fa mineur
Allegro moderato – Menuet – Adagio – Polonaise
C’est sans doute parce qu’il n’est pas violoniste lui-même – cas rarissime, à l’époque, parmi les compositeurs français pour ensembles à cordes – que Hyacinthe Jadin parvient, au crépuscule du XVIIIe siècle, à démarquer sa production des quatuors parisiens contemporains. La démonstration des capacités virtuoses du premier violon, trait caractéristique du style « brillant », n’intéresse pas particulièrement ce pianiste. Il lui préfère une certaine densité d’écriture et une recherche d’unité entre les parties. Pour trouver le nom du compositeur qui l’influence dans cette voie, il ne faut pas aller plus loin que le frontispice de cet opus 1, dédié à Joseph Haydn. Le respect de la manière du maître se retrouve aussi dans le choix d’une division en quatre mouvements, dont le premier et le dernier sont les plus développés. Publié en 1795 par le Magasin de musique à l’usage des fêtes nationales, cet ensemble de trois quatuors se situe donc à la croisée des chemins : tournant son regard sur Vienne, il bénéficie de la capacité de diffusion d’un Conservatoire de Paris qui ne porte pas encore son nom ; influencé par un grand « classique », il annonce les prémisses d’une sensibilité romantique. Destinés aux salons particuliers, ces quatuors ne seront jamais entendus en public du vivant de leur auteur. Les générations suivantes, préoccupées avant tout par la production de Beethoven, les oublieront trop vite. Ils représentent cependant un jalon important dans l’histoire du genre en France. Il faut enfin signaler que Hyacinthe Jadin publie aussi une transcription de cet opus 1 pour violon et piano.