Vitrail pour alto et piano
La tonalité de si bémol mineur maintient comme un clair-obscur sur toute cette pièce brève (un mouvement de 90 mesures). Trois épisodes la constituent, sans véritables contrastes d’éthos (« Avec beaucoup de douceur et de simplicité », « Léger », « Plus vif. Avec légèreté ») avant le retour de la première section réduite à 17 mesures. Vitrail se partage entre un sentiment de douceur et de calme et une autre atmosphère pour laquelle le terme de « joyeuseté » paraît le plus approprié ; ce terme était attaché, dans la chanson médiévale, à l’idée d’une joie mesurée, plus porteuse de profonde plénitude que de joyeuse exubérance. Le piano et l’alto communient dans la spiritualité de cette pièce brève. L’auditeur entend la voix profonde de l’alto lui dire sa prière apparemment simple et naïve. Les interprètes, quant à eux, rencontrent une œuvre complexe, dense, jamais virtuose, mais pleine de subtiles embûches qui les entraînent au cœur d’une écriture étonnamment personnelle et moderne.