Improvisation sur la gamme d’ut
Pour piano et instrument mélodique
Comment expliquer cette pièce sinon comme un cadeau du grand artiste au débutant ? Des gammes en octaves au piano, toutes bêtes, couronnées par de savantes arabesques sans doute destinées au violon, ce duo (peut-être écrit pour le compositeur et son fils, débutant au piano) est prévu pour deux complices de compétences très éloignées… Ultime composition de Lucien Durosoir, elle n’est cependant pas un testament. Est-elle un renoncement ? Cette idée d’écrire une œuvre schématique, où tous les imprévus de l’improvisation deviennent possibles (libre choix ou même changements d’instrument de dessus, jeux d’orchestration sur cet ostinato peu banal, échanges de rôles) n’est pas d’un artiste qui veut imposer l’œuvre comme création indiscutable. Il faut plutôt y lire un dernier message – sans doute à ses enfants – de celui qui sait avoir atteint le bout de son chemin : « Après moi, continuez. »