La Vie parisienne d’Offenbach

La Vie parisienne a réussi. Il ne saurait en être autrement – par le temps qui court – avec les splendides bouffons que vous savez. Amusants dès aujourd’hui, ils le seront bien plus encore dans quelques semaines. Libres en effet des préoccupations de mémoire et autres dont sont toujours encombrés les premiers soirs d’une pièce quelconque — vous les verrez s’abandonner corps et âme à leur fantaisie et alors... 

À ces premiers éléments de succès, la musique d’Offenbach en ajoute-t-elle beaucoup d’autres ? J’en doute. En tout cas, elle ne compromet rien. Quelques jolies rondes par-ci, quelques pimpants duos par-là. Le cas ne présente point de gravité.

Quant aux auteurs... c’est une autre affaire. Il est navrant de voir un écrivain comme M. Henri Meilhac abaisser son talent, — si distingué, — jusqu’à d’aussi piètres machines. Car, au fond, qu’est-ce que la Vie parisienne ? une comédie ? une opérette ? un vaudeville ? Rien de tout cela.

Ce n’est pas même une pièce. Un semblant d’intrigue va se noyant dans un océan de détails à côté, et c’est à peine si le dialogue – proprement dit – provoque une douzaine d’éclats de rire pendant toute la durée du spectacle.

Les complaisances d’une camaraderie sans préjugés ont beau faire, elles n’arriveront pas à prouver que ces cinq actes constituent une bouffonnerie de la moindre valeur. — Qu’on nous ramène au chapeau de paille d’Italie !

Seuls, les interprètes ont le droit de revendiquer l’honneur de faire, en cette occasion, sauter à coup de cascades tous les boutons de gilets en belle humeur. — À eux donc nos plus chauds compliments. — J. D.