Lucienne BRÉVAL

Bertha Agnes Lisette Schilling, dite Lucienne Bréval, naît près de Zurich, dans le bourg de Männedorf, en 1869. Elle débute son apprentissage musical au conservatoire de Lausanne, puis de Genève où elle obtient en 1887 un premier prix de piano. Découvrant ses moyens vocaux, elle entreprend des études de chant au Conservatoire de Paris et devient l’élève du ténor Victor Warot et de la basse Louis-Henri Obin. C’est sous le nom de Lucienne Brennwald qu’elle débute à l’Opéra en 1892 en Sélika de L’Africaine de Meyerbeer. Elle s’y illustre autant dans le répertoire national (Valentine des Huguenots, Chimène du Cid, rôle-titre de Salammbô), que dans le théâtre wagnérien et s’impose rapidement comme première chanteuse. En mai 1893, elle a l’honneur de créer La Walkyrie à Paris, sous la direction de Colonne. Outre Brünnhilde, Lucienne Bréval créé de nombreux rôles tels que Yamina (La Montagne noire), Hilda (La Burgonde), le rôle-titre de Grisélidis, le rôle-titre de Pénélope. En 1899, elle fait ses débuts à Covent Garden dans deux de ses grands rôles, Valentine et Sélika. En 1900, elle débute au Metropolitan Opera avec Chimène. Entre 1900 et 1902 elle y interprète également Valentine, Sélika et Brünnhilde. De retour à Paris, elle affiche publiquement son soutien à Debussy notamment lors de la création de Pelléas et Mélisande. En 1904, n’étant pas distribuée dans Tristan et Isolde à l’Opéra, elle présente sa démission à Pedro Gailhard. L’année suivante elle chante pourtant Armide au Palais Garnier, avant d’interpréter le rôle-titre d’Iphigénie en Aulide salle Favart en 1907. Sa fin de carrière est marquée par la création française de Parsifal à l’Opéra (1914) et la reprise du rôle de Carmen à l’Opéra-Comique. Sa voix étendue, pleine, expressive et la noblesse de son jeu scénique en font l’une des plus grandes interprètes de son temps.