Requiem no 1 en ut mineur « à la mémoire de Louis XVI »
Introït et Kyrie – Graduale – Dies Irae – Offertorium – Sanctus – Pie Jesu – Agnus Dei
Composé en 1816 à la mémoire de Louis XVI, ce Requiem fut créé le 21 janvier 1817 lors d’une cérémonie commémorant l’anniversaire de la mort du souverain (dont les restes avaient été inhumés deux ans auparavant à la basilique Saint-Denis). On l’entendit également lors des funérailles du duc de Berry en 1820, de Louis XVIII en 1824, de Boieldieu en 1834 et des victimes de l’attentat de Fieschi en 1835. Admiré par Beethoven, il l’était aussi par Berlioz qui, s’il critiqua l’utilisation de la fugue sur « Quam olim Abrahae promisisti » dans l’Offertoire, se répandit en éloges : « Le Requiem, dans son ensemble, est selon moi le chef-d’œuvre de son auteur. Aucune autre composition de ce grand maître ne peut soutenir la comparaison avec celle-là, pour l’abondance des idées, l’ampleur des formes, la hauteur soutenue du style. » À l’opposé de la théâtralité de certains requiem du XIXe siècle, la partition de Cherubini évite les contrastes violents et frappe par son climat de recueillement, notamment dans le Pie Jesu (motet pour l’Élévation ajouté à la messe des morts). Les quelques effets spectaculaires du Dies irae restent brefs, le compositeur ayant cherché à passer sans rupture d’une section à une autre, contrairement à ce qui se fait souvent dans la mise en musique de ce texte. Le registre aigu du chœur à quatre voix mixtes (sans solistes) est peu sollicité, tandis que l’orchestre (sans flûtes) exclut les violons dans l’Introït, le Kyrie et le Pie Jesu. Les dernières pages de l’Agnus Dei se dissolvent dans un murmure, la majorisation finale donnant la sensation que la paix implorée est enfin accordée.