Lise CRISTIANI
vers 1825 - 1853
Cellist
Violoncelliste au goût prononcé pour l’aventure, Lise Cristiani garde encore une grande part de mystère. On sait bien peu de choses sur sa jeunesse et même la date de naissance qu’on lui attribue généralement (24 décembre 1827) entre en contradiction avec ses récits de voyage (où elle affirme avoir 27 ans en 1852). Le pseudonyme qu’elle utilise pour ses prestations en public ne reflète pas davantage son état civil : liée par sa mère à la famille du librettiste Jules Barbier, elle aurait – d’après les recherches de Katharina Deserno – italianisé le nom de son père (Chrétien) pour se forger un patronyme de scène. Élève de Bertrand Bénazet, elle apparaît ponctuellement dans des concerts parisiens (1844-1845) et marque les esprits du temps, peu habitués à être confrontés à une femme violoncelliste. Cette « sainte Cécile du XIXe siècle » profite de sa renommée pour acquérir un Stradivarius puis entamer une tournée européenne qui l’emmène jusqu’au Danemark, en passant par Vienne, Leipzig (où elle côtoie Mendelssohn, qui lui dédie sa Romance sans paroles op. 109), Berlin et Hambourg. Son périple en Russie débute en 1848 et s’achève avec son décès dû au choléra, en 1853, à Novotcherkassk (dans le Nord-Caucase). Les lettres qu’elle a fait parvenir à sa famille durant cette période ont été partiellement publiées, d’abord par A. Barbier (Journal des débats, 26 et 27 septembre 1860) puis dans la revue Le Tour du monde (1863) avant d’être détruites lors de l’invasion prussienne de 1870. Véritable eastern, elles nous content le destin hors-norme d’une artiste défiant toutes les conventions.
Focus
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The French cello school
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Portrait
Lise Cristiani (par Thomas Couture)
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