La Belle au bois dormant de Silver

De Marseille on écrit au Temps :

« Notre grand théâtre a eu, l’autre jour, la primeur d’une œuvre musicale à laquelle le public a fait l’accueil le plus chaleureux. On y a représenté la Belle au bois dormant, féerie lyrique de M. Silver, premier prix de Rome. Sur un thème léger et gracieux de la légende, le jeune compositeur a écrit une musique extrêmement agréable, qui dénote une inspiration heureuse et témoigne que le disciple de M. Massenet a profité des leçons du maître, dont il sait employer avec souplesse et habileté les procédés techniques. Les passages d’harmonie sont particulièrement soignés et l’orchestration, par sa fluidité et sa transparence, rappelle le faire de Delibes. L’ouvrage est superbement monté. L’interprétation a été presque parfaite. Mme Bréjean-Silver, qui jouait le rôle de la Belle, a eu les honneurs de cette soirée. Dans la salle on remarquait la présence de MM. Massenet, Bernheim, inspecteur des beaux-arts, Gunsbourg, directeur de l’Opéra de Monte-Carlo, Gitis, éditeur, et d’un grand nombre de personnalités. À la chute du rideau, M. Silver a dû venir en scène et on l’a chaleureusement acclamé, ainsi que M. Michel Carré, l’autour de l’affabulation. »