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Syrinx pour flûte

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Au début de l’année 1909, l’écrivain Gabriel Mourey (1865-1945) proposa à Debussy d’écrire la musique de scène de sa pièce Psyché. Les deux hommes se connaissaient depuis 1889, partageaient une même admiration pour les peintres préraphaélites et pour Edgar Poe. Debussy accepta, mais fit bientôt part de ses réticences : « Pensez-vous à ce qu’il faudrait de génie pour rajeunir ce vieux mythe déjà tant exploité qu’il me semble que les plumes des ailes de l’Amour en sont toutes arrachées… » Dès lors, il ne composa qu’un solo de flûte, que joue Pan avant de mourir, au début de l’acte III. À la création du drame de Mourey, le 1er décembre 1913, en privé au domicile parisien de l’ingénieur Louis Mors, le morceau fut interprété en coulisse par Louis Fleury, dédicataire de cette page d’environ trois minutes. Ce que Debussy retient de l’intrigue, c’est le dieu mi-homme, mi-bouc, très présent dans sa musique, comme le faune avec lequel il se confond. On rencontre en effet cette figure dans plusieurs de ses mélodies sur des poèmes de Théodore de Banville, dans ses Chansons de Bilitis, la deuxième série des Fêtes galantes ainsi que dans le Prélude à L’Après-midi d’un faune (le chromatisme et les envoûtantes arabesques de Syrinx rappellent d’ailleurs le thème principal de cette œuvre orchestrale). Dans sa correspondance, le compositeur appelait le solo de Psyché « La Flûte de Pan », titre également de la première des Chansons de Bilitis. Au moment de la publication posthume en 1927, l’éditeur Jobert décida de le titrer Syrinx, sans doute pour éviter une confusion entre les deux pièces. 

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