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Trois Ballades de François Villon

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Ballade de Villon à s’amye – Ballade que Villon fait à la requeste de sa mère pour prier Nostre-Dame –Ballade des femmes de Paris

On sait que Debussy s’intéressait déjà à François Villon en 1903, date à laquelle son ami Pierre Louÿs lui offrit un volume de ce poète du XVe siècle, voleur et assassin, objet de nombreuses rééditions au XIXe siècle. En 1910, à une époque où Debussy met en musique des auteurs anciens, son choix participe à l’exaltation d’un art national et d’un passé idéalisé, même s’il est également motivé par la volonté de se confronter à la « rudesse » de cette poésie et à la contrainte de ses formes fixes. Il retient trois poèmes centrés sur des personnages féminins : l’« amye » qui fait souffrir l’amant, la mère du poète en prière et les bavardes Parisiennes. La voix, qui évolue dans une tessiture centrale de mezzo-soprano ou de baryton, favorise la proximité avec les intonations de la voix parlée. L’écriture dépouillée, dans un subtil équilibre entre dimensions horizontale et verticale, superpose des couches qui conservent généralement leur indépendance. L’harmonie et le galbe des lignes mélodiques stylisent la musique ancienne (en particulier dans la ballade no 2), au sein d’un langage qui ne renie pourtant pas sa modernité. Si l’expression nostalgique et mélancolique, parfois douloureuse, domine dans les deux premières pièces, c’est le seul recueil de mélodies que Debussy conclut avec un finale bravache et brillant, crépitant de staccato et de notes répétées. La version avec accompagnement orchestral, réalisée quelques mois après, conserve l’esprit du chant-piano original. Mais il ne s’agit pas d’une simple instrumentation, puisque de discrets contre-chants sont ajoutés là où la seule substance pianistique peinerait à faire sonner l’orchestre. 

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