Skip to main content

Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé

Composer(s):
Date :
Musical ensemble:

L 135 (L 127). 1913

1. Soupir – 2. Placet futile – 3. Éventail

En dépit de son adhésion à l’esthétique symboliste, Debussy mit en musique seulement quatre poèmes de Mallarmé : Apparition en 1884, puis ceux de son dernier triptyque mélodique en 1913, au moment où paraît une édition complète des œuvres du poète. Sans le savoir, il sélectionne Soupir et Placet futile dont Ravel vient d’obtenir les droits. Un arrangement est heureusement trouvé afin de permettre aux deux compositeurs de travailler sur ces poèmes, auxquels Debussy ajoute Éventail. Le 21 mars 1914 à la salle Gaveau, il accompagne Ninon Vallin lors de la création des trois mélodies : trois visages différents du poète, qui lui permettent de décliner autant de facettes de son propre univers. Avec son ambiance automnale qui rappelle le prélude Feuilles mortes, Soupir ressemble à une pièce pour piano dans laquelle s’immiscerait une voix. Le motif initial condense le mouvement du jet d’eau, la courbe générale du poème et l’image réflexive qui en constitue le cœur (la fusion entre le paysage et le visage de la femme aimée). Placet futile, que Mallarmé avait sous-titré « Sonnet Louis XV », parodie l’Ancien Régime au moyen de couleurs modales dans un rythme de menuet, de quintes parallèles à la basse et d’une ligne vocale souvent doublée par le piano (procédé rarissime dans les œuvres de la maturité). Le recueil s’achève sur l’une des pièces les plus modernes jamais composées par Debussy. Inspiré par un objet frissonnant, qui s’ouvre et se referme mais reste prisonnier de la main qui le retient, Éventail s’éloigne de la syntaxe tonale, tandis que la thématique réduite à de fugitifs motifs de quelques notes se disperse dans un discours d’une extrême mobilité, où le tempo change sans cesse. 

Focuses

Permalink



Go to search