Ma Tante Aurore ou Le Roman impromptu
Opéra-comique en 2 actes créé à l'Opéra-Comique (salle Feydeau) le 13 janvier 1803.
Créé le 13 janvier 1803 dans une première version en trois actes, remaniée en deux actes dès la deuxième représentation, Ma tante Aurore reste à l’affiche de l’Opéra-Comique jusqu’en 1836 et à celles des théâtres de province pendant près d’un demi-siècle – jusqu’en 1858 à Rouen, par exemple, où l’ouvrage est donné 143 fois. Sous-titré Le Roman impromptu, ce douzième opéra de Boieldieu consacre définitivement la réputation naissante de l’auteur de La Dame blanche (1825) avant son installation en Russie. Ma Tante Aurore est un opéra-comique pour « apprendre à parler sentiment » (II, 3), se moquant des sombres intrigues à l’anglaise alors à la mode, où se côtoient spectres et poignards, châteaux et tombeaux, sombres tours gothiques et froides cavernes. La tante en question est une vieille fille romanesque, « si prodigieusement sensible » (I, 5), qui vit à travers ses livres et qui ne veut marier sa nièce qu’à un héros ayant bravé mille dangers. À la première, la satire de Boieldieu et Longchamps, pleine d’esprit et de comique, commence par charmer le public par les excentricités de la tante. Mais au troisième acte, les spectateurs s’insurgent contre un élément de l’intrigue jugé indécent : l’ultime stratagème imaginé par Edmond et Julie dévoile à la vieille fille deux enfants prénommés Adolphe et Clara – clin d’œil à Dalayrac –, fruits de leurs amours clandestines. L’abandon de ce passage fera dire à Longchamps dans la préface du livret que le nouveau dénouement lui laisse sur les bras « deux enfants [qu’il doit] chercher à placer [s’il est] bon père » !